Selon les auteurs d’une étude, l’explication est plutôt à chercher du côté des politiques publiques de soutien à la famille, particulièrement incitatives.
Si la fécondité de la France est la plus élevée des pays de l’Union européenne, ce n’est pas grâce à l’immigration, contrairement aux idées reçues. C’est le constat d’une étude publiée ce mercredi par l’Institut national d’études démographiques (INED).
Le taux de fécondité des femmes immigrées résidant en France est de 2,6 enfants par femme selon des chiffres de 2017, contre 1,77 enfant par femme pour les non-immigrées. Mais les immigrées ne représentant que 12 % des femmes en âge d’avoir des enfants, leur contribution à la natalité française reste limitée.
L’apport des femmes immigrées au taux de fécondité français n’est selon l’étude que de 0,1 point. Un chiffre stable depuis 2014, qui cache des disparités selon l’origine des personnes immigrées : les femmes nées dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) ont un taux de fécondité moyen de 3,5 enfants par femme, contre un chiffre proche de la moyenne nationale (un peu moins de deux enfants par femme) pour les femmes nées en Italie ou en Espagne.
Des politiques publiques incitatives
«Un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant habituellement en France», précise l’étude. «Si elle acquiert la nationalité française après son arrivée, elle continue de compter parmi les immigrées».
Selon les chercheurs, cette forte natalité peut s’expliquer par les politiques publiques de soutien à la famille, particulièrement incitatives.
«Avec 1,88 enfant en moyenne par femme, la France a la fécondité la plus élevée des pays de l’Union européenne», soulignent les auteurs, qui rappellent que ce chiffre est proche du «seuil de remplacement des générations».